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DIFFÉRENCES ENTRE MLLE BEULEMANS ET MARIE À GUSSE

Nouveaux thèmes abordés par les personnages de l'adaptation

Des nouveaux thèmes sont abordés par les personnages de l'adaptation. Il offrent au spectateur l'occasion de mieux connaître la Beauce de l'époque :

1. La rivière Chaudière et ses débordements annuels qui provoquent des inondations et des dommages importants (Conversation entre Marie et Richard à l'Acte I, Scène 5);

2. La façon dont est cachée, par une fille-mère, la naissance d'un enfant conçu hors mariage, pour éviter que l'enfant du péché ne soit envoyé à l'orphelinat de Saint-Joseph et puisse vivre quand même parmi sa famille. Une pratique répandue en Beauce dans des cas de naissance illégitime comme en témoignent les auteurs et historiens Robert Cliche et Madeleine Ferron1 . Ainsi, la phrase ils ont fait comme les Lessard de Saint-Barnard rend tout le monde complice, curé et médecin compris. (Conversation entre Adélard et Richard à l'Acte I, Scène 11).

Si dans l'anonymat d'une ville comme Bruxelles, la petite amie de Séraphin, Anna, pouvait mettre au monde son enfant et vivre avec lui hors mariage, il fallait trouver une alternative au cadre de l'adaptation, soit un village où tout se sait. Les doutes éventuels des spectateurs les plus sceptiques ont été formulés par Richard, puis confirmés brièvement et de façon convaincante par Adélard (i. e. : le secret de la confession du curé, le serment d'Hypocrite du médecin et les commères trop occupées);

3. L'origine de l'expression Jarret Noir, surnom donné aux Beaucerons (Échanges entre Marie et Richard à l'Acte I, Scène 13);

4. Les us et coutumes reliés aux accordailles (les fiançailles), c'est-à-dire la petite et la grande demande en mariage, répandues en Beauce, mais aussi ailleurs au Québec (Échanges entre Marie et Richard à l'Acte I, Scène 13);

5. Les tâches d'un agriculteur qui, bien souvent, gère une exploitation forestière et une érablière. Au Québec, on ne trouve des sucriers en grand nombre qu'en Beauce qu'on a d'ailleurs surnommée le Pays de l'érable. (Dialogue entre M. Poulin et Richard à l'Acte I, Scène 14);

6. La problématique de la consommation d'alcool avec des allusions à la Croix de la tempérance, aux Lacordaires, aux Chevaliers de Colomb, aux Jeanne d'Arc et aux Filles d'Isabelle, ainsi qu'à la prohibition qui sévit aux États-Unis tout proches (Conversation entre Mme Poulin et Eugénie à l'Acte II, Scène 1);

7. La négociation entre les parents des futurs époux pour l'organisation du mariage, c'est-à-dire les questions financières (dot, partage des coûts du mariage), l'organisation de la cérémonie religieuse et du repas de noces, les alliances, la liste des invités, l'envoi des invitations, l'organisation du voyage de noces, de l'endroit où les futurs mariés habiteront, etc. (Échanges animés entre MM. Poulin et Cliche à l'Acte II, Scène 13);

8. Le partage des tâches de la ferme, entre mari et femme (Échanges entre Marie et Adélard à l'Acte II, Scène 16);

9. Dans la pièce originale, Suzanne prend très rarement l'accent parisien, alors que dans cette adaptation, Marie tente à plusieurs reprises de bien pèrler, de parler à la Française dans le but de plaire et de séduire le beau Richard. Toutefois, ces tentatives se soldent bien souvent par des lapsus ou des fautes qui prêtent davantage au rire;

10. Enfin, de nombreuses références historiques émaillent le texte. Ainsi, il est fait allusion aux us et coutumes typiquement beaucerons (la corvée, le bi, etc.); à la religion et à l'Église; aux mœurs; à la politique; à l'armée (le Régiment de Beauce et la Police montée); à Jacques Cartier; aux Indiens Abénaquis et aux Algonquins; aux processions en chaloupe sur la rivière Chaudière dédiées à Sainte Anne; à l'agriculture, l'exploitation forestière et l'acériculture, occupation de la majorité des Beaucerons de l'époque; aux entreprises de Sainte-Marie (Pâtisserie Vachon, meubles Baronet, etc.) et de Saint-Joseph (Fromagerie Gilbert, pianos Bolduc, etc.); aux commodités de l'époque (téléphone, télégraphe, gramophone, électricité, lampe à huile, radio, etc.); aux moyens de transport (train, voitures, motoneige, etc.) et aux infrastructures de l'époque (pont de Québec, gare du Palais de Québec, route Justinienne, bateau du Havre à Montréal, etc.).

1. CLICHE, Robert et FERRON, Madeleine, Quand le peuple fait la loi, Montréal, Hurtubise/HMH, 1974 et 1972, 370 p., p. 290-292 (précédé de Les Beaucerons, ces insoumis)

© Les Productions Joe Nonante, 2004-2010
 
 
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