L’histoire de cette comédie
a été transposée dans la ville
de Sainte-Marie, dans la Beauce légendaire des
années 1927 et 1928. Il y est fait allusion à
ses résidants, les Mariverains, à son
histoire, à sa parlure, à son économie,
à ses attraits touristiques et à son charme.
On y réfère également
aux villes environnantes, notamment Saint-Joseph où
habitent les Cliche, des Joselois, mais aussi à
Beauceville où a eu lieu le bal du régiment
de la Chaudière et à Vallée-Jonction,
le nœud ferroviaire de l'époque.
Début de la colonisation
vers 1750
On dénomma la région
Nouvelle-Beauce par analogie à la région
de Chartres au nord de Paris, réputée
pour sa fertilité et l’abondance de ses
récoltes. Cette appellation plus qu'avantageuse
visait surtout à attirer de nouveaux colons.
Premier développement
hors de la vallée du Saint-Laurent - où
les terres venaient à manquer - à être
ouvert à la colonisation, il y a plus de 250
ans, le peuplement de la Nouvelle-Beauce répondait
également à un objectif stratégique,
soit de servir de zone tampon entre la Nouvelle-Angleterre
et la Nouvelle-France et, éventuellement, de
champ de bataille.
La première paroisse
beauceronne à être ouverte est celle de
Saint-Joseph, en 1738, alors que Sainte-Marie est fondée
l’année suivante.
Les Beaucerons, des êtres
à part
Les Beaucerons sont les premiers
colons de la Nouvelle-France à s’éloigner
des terres fertiles de la vallée du Saint-Laurent
et à vivre isolés dans une autosuffisance
relative.
Il ne faut donc pas s’étonner
qu’ils soient rudes, ne se défilent jamais
devant un obstacle et aiment la fête et la vie.
On dit d’eux qu’ils sont des êtres
à part.
Il ne fait aucun doute que
l’isolement de la Beauce, particulièrement
jusqu’aux années 1940 qui ont connu le
déblaiement des routes encombrées par
la neige, a forgé une parlure
unique et un caractère distinct, marqué
d’individualisme et de débrouillardise.
Localisation
La Beauce, c’est cette
région enclavée qui commence à
une trentaine de kilomètres au sud de la ville
de Québec pour se terminer à la frontière
américaine de l’État du Maine.
Elle est bornée au nord-est
par la vallée de la rivière Etchemin et
au sud-ouest par les régions de Lotbinière,
de l’Amiante et de l’Estrie.
CARTE
DE LA BEAUCE
Les Beaucerons, des insulaires
Coincés entre Québec
et les États-Unis, les Beaucerons, dont la région
a longtemps été isolée de par sa
situation géographique et les rigueurs de l'hiver,
ont développé une mentalité d’insulaires
et un langage unique.
Toutefois, cela ne les empêche
pas d'avoir la réputation d’être
accueillants et bons vivants, déterminés
et travaillants et, à la fois solidaires (dans
la corvée, par exemple) et farouches individualistes
parfois bourrus (déterminés, dit-on à
Sainte-Marie).
Ils parlent québécois,
mais avec un accent ! Leur parlure
les fait chuinter (ils disent rdjien
pour rien, moudché
pour mouillé), alors qu'ils mangent les mots
et aspirent les « h ».
Si beau, si charmant,
ce pays de Beauce traversé par la Chaudière
La Beauce rappelle certains
coins d’Europe avec sa vallée ondoyante
creusée par la rivière Chaudière,
sa véritable épine dorsale, sinueuse et
capricieuse (une rivière sans bon sens !).
Première voie de communication
et de colonisation, elle prend sa source dans le lac
Mégantic dans les Appalaches où elle se
joue de ses premiers contreforts et poursuit sa course
folle pour se jeter dans le fleuve Saint-Laurent à
Charny, en face de Québec.
La Chaudière, qui coule
du sud au nord, connaît d’importants débordements
au printemps à cause des embâcles et de
l'eau abondante qui ruisselle sur les pentes déboisées,
à la suite de la fonte subite des neiges, ce
qui la fait gonfler en un instant.
Le pays
des Jarrets
Noirs nous charme aussi par
ses villages, ses clochers d’argent et ses maisons
anciennes, ses coteaux verdoyants alternant boisés
et champs de petite taille parsemés de fermes.
Depuis peu, il nous surprend
par ses plantations colorées de jaune de canola
qui enchantent le conducteur circulant sur les pittoresques
routes de campagne, ainsi que le banlieusard empruntant
l’autoroute Robert-Cliche.
La Beauce d'aujourd'hui
Avec plus de 250 ans d’histoire,
le pays de Beauce compte une population homogène
de quelque 100 000 personnes d’origine française,
généralement enracinée sur son
territoire depuis plusieurs générations.
De nos jours, Sainte-Marie,
ville depuis 1958, compte quelque 12 000 âmes.
Au moment de la rencontre de Richard et Marie, le village
de Sainte-Marie comptait dix fois moins de résidants.
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